Le bonus réparation textile : décryptage

Le bonus réparation textile : décryptage

Début juillet, le gouvernement a annoncé la mise en place du bonus réparation textile à l'automne prochain. Les consommateurs pourront alors bénéficier d'une prise en charge allant de 6 à 25€ pour la réparation d'un vêtement ou d'une paire de chaussures. 

L'objectif de cette aide est double : allonger la durée de vie des produits et réduire les déchets textiles qui représentent chaque année en France 700 000 tonnes. Un chiffre alarmant qui témoigne de la surconsommation et du gaspillage dans le secteur de la mode. 

Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), qui vise à mettre en place des mesures concrètes pour accélérer la transition vers un modèle économique plus durable, respectueux de l'environnement et des ressources naturelles.

 

Quelles sont les conditions pour bénéficier du bonus ?

Pour profiter de cette aide, il faudra respecter certaines conditions :

 Le bonus fonctionnera uniquement sur les réparations, pas les retouches.
 Le montant de la prise en charge ne pourra pas excéder 60% du prix de la réparation.
 Il faudra se rendre chez un artisan (cordonnier, couturier) ou une marque/distributeur labellisé par Refashion, l’éco-organisme de la Filière Textile. 

 

Qui finance ce bonus ? 

Vous ne le savez peut-être pas mais depuis 2007, les entreprises de l’industrie textile doivent payer une éco-contribution à Refashion pour gérer la fin de vie des produits mis en marché sur le territoire. Refashion va alors utiliser ces fonds pour financer des actions telles que le bonus réparation textile. 
D'ailleurs, des fonds similaires existent déjà pour l’électroménager, les jouets et les articles de sport.

 

Des enjeux à relever

Si l'initiative du bonus réparation textile est prometteuse, quelques défis devront être rapidement relevés pour qu'elle atteigne son plein potentiel :

 Enregistrement des professionnels : chaque professionnel devra s'enregistrer en ligne pour pouvoir être labellisé. Les démarches peuvent prendre du temps et en décourager certain.

 Accessibilité géographique : la proximité avec un réparateur est évidente dans les grandes villes, pas forcément dans les plus petites. Et faire 20km pour déposer son jean chez le couturier, c'est pas vraiment planet friendly. 

 Défis de la fast fashion : la fast fashion règne en maître sur le marché de la mode. Le problème, c'est que les produits vendus à prix dérisoire ont une durée vie qui l'est tout autant, à cause notamment de leur mauvaise qualité. Leur réparation peut donc s'avérer difficile, voire impossible. 

 

Le bonus réparation textile représente une avancée significative dans la lutte contre les déchets textiles et s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire,  indispensable au vu du contexte environnemental. 
Il reste maintenant à voir comment cette initiative sera réellement poussée dans le secteur et si sa mise en place sera fluide et adaptée tant aux professionnels qu'aux consommateurs. Affaire à suivre dès octobre 2023 !

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